Arrivée
Osaka, troisième ville du pays en nombre d’habitants, nous a accueillis pour un séjour de cinq jours plein de découvertes et de délices culinaires. Au centre d’une région plutôt riche culturellement, c’est aussi l’occasion de faire quelques excursions au départ de la métropole.
Notre voyage a débuté par une arrivée maintenant habituelle en shinkansen, le fameux train à grande vitesse japonais. Une traversée agrémentée d’un rituel repas sous forme de bento. À peine descendus du train, nous étions déjà plongés dans l'effervescence via un petit trajet en métro jusqu’à notre hôtel. Nous avons fait quelques repérages pour les visites qui s’annoncent nombreuses, et avons trouvé un hôtel assez neuf proche du quartier de Namba.
Sortie à Himeji
Notre pass de train avait encore un jour de validité après notre arrivée, donc pour optimiser les coûts, on décide de sortir d’Osaka dès le premier jour. On avale des petites tartines faites avec de la purée de cacahuète achetée à Jeju en Corée et c’est reparti pour un tour.
Le héron blanc
La première de nos excursions nous a menés à Himeji, où se dresse un majestueux et bien célèbre château, souvent surnommé le "Héron Blanc" avec ses murs blancs et sa toiture grise. C’est un exemple spectaculaire de l'architecture de château japonais et il accueille les visiteurs dès leur sortie de la gare.
Point notable, c’est le seul château du pays à ne jamais avoir été détruit ou brûlé, on a donc affaire à la construction d’origine, terminée définitivement au XVIIe siècle.
Il n’est par contre pas différent des autres dans sa fonction moderne, c'est un musée qui retrace l'histoire de la région, principalement à travers les batailles et interactions des différents chefs locaux qui se disputaient le pouvoir avant l'unification du pays. On commence par le tour de l’enceinte, ou on le photographie sous tous les angles, puis on gravira ses sept étages, en comptant les fondations (l’équivalent de se mesurer avec les chaussures, quand on est un château).
Les faits historiques sont racontés et raccrochés à l’histoire de la princesse Sen, qui a vécu bien des malheurs, sauf pendant la période où elle vécu à Himeji, apparemment.
Coucher de soleil
Après la visite du château, nous avons déambulé dans ses jardins, moins extravagants mais tout aussi agréables à parcourir que le bâtiment principal.
Finalement, en ressortant de l'enceinte du lieu, nous avons trouvé un endroit un peu caché qui offrait une vue imprenable sur le château baigné dans les teintes dorées de la fin de journée. Cette vue s’obtient au prix de l’ascension d’un escalier impressionnant de hauteur, mais on a l'habitude maintenant !
Alors qu'on n'est uniquement accompagné par des joggeurs et quelques promeneurs, on a vraiment l'impression d'être des voyageurs professionnels.
Burger au bœuf de Kobe
Parc de Minoh et Katsuō ji
Promenade en forêt
Notre deuxième excursion nous a conduits au parc de Minoh. Lieu emblématique pour admirer les couleurs de l'automne avec ses nombreux érables, immanquable quand on visite la région en automne comme nous. Malheureusement les arbres ne communiquent pas leur planning d'un trimestre à l'autre et les fameuses couleurs rougeoyantes ne sont pas encore arrivées à notre passage, heureusement ce parc “quasi national” (dénomination officielle) reste un lieu de promenade tout à fait valable même avec des feuilles vertes.
Malgré tout, les touristes sont déjà assez nombreux et ils sont attendus, dès l'entrée du parc des boutiques proposent des souvenirs ou même des momijis (feuilles d'érables) frites. On se laisse tenter par ce snack inhabituel, pas mauvais du tout. Comme quoi, dans de la friture bien faite, on peut même manger des feuilles d'arbre.
À la fin du chemin on est récompensé par une belle cascade, autour de laquelle il est possible de manger un peu de street food. Du poisson grillé ou d'autres choses cuites sur une brochette, il y en a pour tout le monde.
Rencontre impromptue et temple de Katsuo
D’après nos informations, on peut pousser la marche après la cascade pour rejoindre un temple plutôt original. En chemin, nous avons rencontré une Américaine perdue qui s'est jointe à nous, une camarade de voyage avec qui on discute sur la route, mais surtout une alliée de poids pour s'assurer que nous sommes sur la bonne route grâce à sa capacité à se faire comprendre en japonais. Ensemble, nous avons poursuivi notre marche jusqu'au temple de Katsuo, célèbre pour ses milliers de daruma.
Et si on dit milliers, ce n'est pas pour faire une exagération rigolote, chaque recoin des jardins du temple est garni de ces (plus ou moins) petites statuettes. Le nombre exact n'est pas répertorié d'ailleurs, puisque leur heure est comptée de toute façon. Les moines les rassemblent toutes à la fin de l'année et y mettent le feu, pour certifier d'une manière que leur tâche est terminée. En effet la tradition veut que l'on se fixe un objectif, l'écrive au dos d'un daruma et que l'on colore seulement un seul des deux yeux de la statuette. C'est seulement quand l'objectif est accompli qu'on peut alors dessiner le deuxième iris, et éventuellement, renvoyer le daruma au temple pour qu'il se fasse griller avec ses petits congénères.
En tout cas, la visite du temple est vraiment dépaysante et on décide de ramener un daruma chez nous en souvenir de cette expédition. Heureusement que l'objectif que l'on s'est promis de réaliser n'est pas l'écriture de ce blog, sinon le pauvre ne serais pas prêt de voir des deux yeux. On profite du lieu encore un peu avant de se diriger vers la sortie, cette fois on prendra un bus pour le retour, c'était une longue journée.
Exploration à Osaka
Entre ces sorties viennent s’intercaler des journées non moins sportives, destinées à découvrir ce centre urbain à l’ambiance si particulière. Y compris du point de vue japonais, Osaka fait figure de ville un peu à part, notamment par contraste avec Tokyo et Kyoto, réputées beaucoup plus “sages” et disciplinées. Les guides francophones vont parfois jusqu’à lui donner le titre de “Marseille du Japon” pour faire une analogie que l’on peut comprendre.
Centre-ville et shopping
Bien sûr, comme tous les autres touristes en visite dans le coin, nous avons plongé dans l'animation du centre-ville. Le quartier de Namba avec sa rue Dotonburi sont en effervescence permanente, les foule passe des restaurants aux boutiques, attirée par des enseignes plus délirantes les unes que les autres. Certaines sont devenues de vrais symboles de la ville, et il faut lutter pour se prendre en photo devant le coureur de Glico.
Nos balades nous ont aussi amenés dans des friperies où nous avons déniché quelques pièces de vêtements. Un pantalon et une chemise qui feront un bon souvenir et qui pourront être utile pour les quelques semaines d’hiver qui nous attendent. Osaka est aussi renommée pour sa nourriture (on commence à avoir l’impression que c’est le cas de 90% des villes nippones) et on a régulièrement l’occasion de tester takoyakis, sushis sur tapis roulants et autres mochis.
Un soir on va même dans un barbecue de luxe, la région étant très connue pour la qualité de sa viande.
Le yakiniku de bœuf de Matsusaka
Food tour à Shinsekai
L'un des moments forts de notre séjour a été le food tour guidé dans le quartier de Shinsekai. Il faut bien reconnaître que les rues de la ville débordent de vie, on a un peu envie de tout tester, tout visiter, mais il faut sans cesse choisir. Dans ce cas, on décide de s’inscrire à une visite groupée de la scène street food d’un quartier en particulier, shinsekai.
C’est un lieu construit au début du XXe siècle et qui prenait exemple de villes occidentales comme Paris (c’est bien la peine de partir à l’autre bout du monde), il avait alors des ambitions futuristes et grandioses (shinsekai se traduit par nouveau monde) qui sont aujourd’hui un peu tombées en désuétude. Cependant les restaurants ont gardés toute leur âme et c’est aujourd’hui un lieu emblématique d’Osaka.
Notre guide nous a fait découvrir des plats typiques comme les kitsune udon (déjà dégustées pendant notre balade à vélo) et les nouilles froides, entre autres. Elle a réussi à nous donner plus de contexte sur cette ville, tout en rendant cette soirée très conviviale, entre anecdotes de voyage avec les autres touristes et le partage de son vécu personnel, en tant que Japonaise d’origine étrangère.
Visite du château d'Osaka
Impossible de visiter Osaka sans passer par son château. Bien que très fréquenté, ce monument nous a permis de plonger encore plus profondément dans l'histoire du Japon.
À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai un peu oublié ce qu’on a pu lire à l’intérieur sur les batailles entre samouraïs, mais je me souviens encore bien de son apparence très décorée, avec une toiture plus colorée que les autres. À la sortie, on regarde un musicien de rue qui joue plusieurs instruments en même temps pendant qu’on reprend notre souffle.
Le temple en forme de tête de monstre
Le dernier jour, nous avons visité un lieu assez unique : le temple Namba Yasaka, connu pour sa forme de tête de monstre.
Cette visite a clôturé notre séjour sur une note fascinante, symbolisant parfaitement le mélange d'originalité et de tradition que nous avons tant aimé à Osaka.
Conclusion
En tout et pour tout nous serons restés cinq jours à Osaka, c’est notre plus long séjour depuis l’arrivée au Japon, et c’était agréable de pouvoir se poser un peu. Malgré tout, les journées étaient bien remplies et on sent qu’on aurait pu rester encore longtemps sans s’ennuyer. On était un peu triste de partir mais notre regard se tourne maintenant vers sa voisine, Kyoto, qui est aussi très prometteuse, avec un héritage culturel et historique incroyable.