Pourquoi ?
Busan est la deuxième plus grande ville de Corée, elle est située au Sud du pays au bord de la mer et les activités touristiques ne manquent pas. Elle a aussi ses propres spécialités culinaires, notamment influencées par sa proximité maritime.
On n’avait prévu de rester que quelques jours dans un premier temps, puis de revenir plus tard, car c'est depuis Busan que partent les ferrys pour le Japon. Cependant, en réalisant que Chuseok (une fête nationale coréenne) approchait, et allait donc entraîner des difficultés de circulation ou de logement du fait du déplacement d'une grande partie de la population du pays, on a plutôt décidé de rester une semaine sans bouger et de reprendre le voyage une fois le weekend critique terminé. Ce sera aussi l'occasion de ralentir un peu le rythme, et de prendre un peu le temps de se reposer et de découvrir une ville de cette envergure.
Arrivée
On arrive depuis Gyeongju en bus Intercités, les deux villes sont assez proches et la liaison est très bien desservie, avec de multiples départs pour moins d'une heure de trajet.
On arrive à l'heure pour rentrer dans notre hôtel, après quelques jours en dortoir on est content de trouver un petit studio avec une belle vue au 10e étage et notre propre machine à laver.
On en lance une justement, et puisqu'il est déjà tard on se contentera d'un dîner du convenience store : un plat de riz, une saucisse sur une broche, deux œufs et un soda au raisin.
Premier jour
Le temple de Haedong Yonggungsa
Pour ce premier jour le plan est de visiter une des “curiosités” de Busan : un temple bouddhiste au bord de la mer. C'est assez inhabituel car ces temples ont plutôt été construits dans les montagnes, beaucoup plus liées à la spiritualité coréenne.
On démarre la journée avec un sandwich en guise de petit déjeuner, ils sont tellement garnis qu'on a du mal à croquer dedans !
Après un trajet de métro et bus on arrive finalement sur le lieu attendu et le moins qu'on puisse dire c'est que nous ne sommes pas les seuls. Andong particulièrement, mais aussi Gyeongju en comparaison, nous avait habitués à des visites plutôt calmes où nous étions parfois seuls, mais on renoue maintenant avec une densité de population qu'on n’avait plus vue depuis Séoul.
Le temple reste néanmoins très beau, de par son environnement exceptionnel et son architecture.
On en profite aussi pour voir des autels dédiés à des considérations très concrètes comme une pagode pour protéger des accidents de la route, ou des statues qui favorisent la réussite académique.
Manue nous gratifie au passage d'un beau lancer de pièce dans le bassin d'une petite fontaine, qui lui autorise un vœu !
Haeundae
Puisqu’on est descendu jusqu’au sud de Busan, on poursuit notre journée avec une visite du quartier et de la plage de Haeundae. C’est un lieu très touristique, et on note qu’en plus des boutiques et des restaurants, il y a aussi pas mal de stands de divination ! On avait déjà repéré ces tentes avec des personnes qui tirent les cartes de tarot ou font d’autres sortes de prédictions, mais ici elles sont en grand nombre et donnent sur la rue directement.
La plage est en bord de ville mais reste très belle, c’est un banc de sable plutôt large qui s’étend sur plusieurs kilomètres, mais comme on pouvait s’y attendre, il n’y a presque personne à l’eau.
On n’a pas nos affaires de bain de toute façon donc après un petit tour sur le sable on rentre dans les terres pour se rendre à BIFF square, un quartier où il est possible de trouver à manger dans des petits stands ou tentes dans la rue. On fait notre petite sélection avec des mandus (raviolis), des fish cakes qu’on avait déjà goûté à Séoul, mais dans une sauce différente, une brochette grillée au chalumeau très pimentée, et une brioche aux haricots rouges. Un bon petit repas pour pas cher !
Pour finir on trouve un dessert dans un café, un gâteau au kiwi jaune et deux boissons au thé. Le gâteau n’a pas un goût très prononcé mais on salue l’originalité.
Deuxième jour
Lotte Department Store
Pendant qu’on dégustait notre gâteau au kiwi, on ne relâchait pas nos efforts non plus, car on en a profité pour réserver un cours de cuisine pour le lendemain soir. Ce sera donc notre activité principale du jour et puisqu’on a prévu un séjour un peu prolongé à Busan, on peut s’autoriser des sorties un peu plus terre à terre : ce matin on part donc à la recherche d’une tondeuse à barbe pour tailler un peu celle d’Eddine qui commence à devenir incontrôlable.
On se rend donc tranquillement dans un Lotte Department store, un grand centre commercial d’une multinationale coréenne, mais on se rend vite compte qu’il s’agit plutôt d’une suite de boutique du style des galeries Lafayette.
Non seulement les marques présentes sont très chères, mais surtout on ne trouve pas du tout de tondeuse, seulement quelques rasoirs électriques de luxe. Ou plutôt on en trouve qu’une, destinée aux chiens (ou autres animaux de compagnie à poil, mais surtout aux chiens), et après une légère hésitation on prend l’ascenseur bredouilles, direction l’étage du café boulangerie pour prendre un repas petit déjeuner.
Citizen park
Eddine avait repéré une exposition temporaire de statues de paille de riz dans un parc assez proche, et on s’y rend à pied. Sur le chemin on jette un coup d’œil à un autre magasin, on y vend toutes sortes de paquet pour le Chuseok à venir, mais toujours aucune tondeuse. On finit par atteindre le parc, et la balade est agréable même si elle n’est pas particulièrement impressionnante. Certaines constructions de pailles sont bien là, l’occasion de prendre quelques photos.
Le cours de cuisine
Après un léger temps de repos à l’hôtel, on arrive au point de rendez-vous pour le cours de cuisine. On rencontre notre guide Suyang et un autre couple qui participe à la leçon du jour, deux jeunes newyorkais en vacances. L’activité comprend une visite d’un marché local, il est particulièrement bondé en cette période de préparation de fête et le guide nous prévient de ne pas se formaliser des gens qui pourraient nous bousculer en faisant leurs courses en vitesse. En effet l’effervescence est à son maximum mais on se fraye un chemin parmi les stands de poisson, kimchi, viande, légumes et même fruits. Le guide nous donne des informations sur ce que l’on croise et en profite pour faire quelques achats. A la fin de la visite, il nous achète aussi du poulpe, des crevettes et des patates douces frits pour patienter avant le repas.
Vient ensuite le moment de mettre la main à la pâte ! Le cours se passe bien, Suyang a préparé en amont la découpe des ingrédients et autres pour nous permettre de réaliser 3 recettes : du kimchi de concombre, du ragoût de porc et tofu au kimchi et des aubergines sautées. Il nous explique que la cuisine coréenne est assez simple dans l’ensemble, car elle repose sur quelques ingrédients seulement. On retrouve donc dans nos préparations la sauce soja, le sel, les oignons, l’ail et bien sûr le piment. Au fur et à mesure de la soirée on peut aussi discuter un peu avec les autres participants, même s’ils se montrent plutôt discrets.
On s’aperçoit aussi que l’on est en train de cuisiner dans des proportions bien plus grandes qu’un simple dîner, et d’ailleurs après avoir mangé du concombre et une portion de ragoût tout le monde est plus que rassasié. Notre guide avait prévu ce scénario puisqu’il nous confie des boîtes en plastique pour emmener les restes à la maison. Une grande partie de ce voyage est occupée par la recherche d’où manger chaque jour, mais avec ça on est fixé pour la semaine !
On roule jusqu’à notre chambre et alors qu’on prévoyait la journée de demain, on reçoit un message de Suyang qui nous propose une visite de temple. Comme on a apprécié son cours, on accepte aussi cette offre.
Troisième jour
Le rendez-vous pour cette demi-journée de visite est à 10h, on n’a donc pas le temps de déjeuner avant de partir rejoindre le groupe, constitué de nous deux et d’une singapourienne. On commence avec le temple de Beomeosa, situé comme à l’accoutumée à flanc de montagne. D’ailleurs le nom coréen de la montagne peut se traduire par “étang”, alors que celui du temple par “poisson”, pour poursuivre la métaphore. Ce genre d’anecdote nous est fourni avec d’autres explications par Suyang, ce qui apporte une nouvelle dimension de compréhension à la visite des bâtiments. On a des informations sur chacun des sanctuaires du temple, le guide nous explique à quelle divinité ou quel rituel est dédié chacun d’entre eux.
Il nous emmène ensuite à l’ermitage du temple qui se situe plus loin en retrait. Il est peuplé de centaines de statues de Bouddhas et autres divinités, c’est magnifique.
Après quelques explications, on est de retour à l’entrée du temple où l’on peut déguster un bibimbap servi gratuitement par des bénévoles, trois fois par jour.
Après notre petite pause, on se rend au marché de Nopo. On y découvre une nouvelle sorte de marché, cette fois en plein air. Le guide nous fait goûter des petits snacks typiquement coréen et on repart avec un sachet chacun. On a aussi l’occasion de se désaltérer avec un verre de Sikhye, une boisson locale sucrée de riz fermenté et malt. C’est très agréable et rafraichissant. On voit en direct la fabrication de riz soufflé, à la façon du pop corn mais dans des machines en fonte qui tournent avec un moteur. L’ouverture à la fin de cuisson est impressionnante.
Enfin, on a le droit à un dernier petit dessert, le gukhwa-ppang, un petit gâteau en forme de fleur qu’on avait déjà vu partout, fabriqué minute sous nos yeux. On comprendra plus tard qu’on est tombés sur les plus généreux, la plupart du temps ils sont beaucoup plus petits !
On fait également le tour du marché côté plantes, il est immense, et il y a beaucoup de choses différentes, ce qui nous surprend le plus c’est le prix des orchidées qui sont à moins de 3€ l’unité !
La visite se poursuit avec pour dernière étape le temple de Hongbeopsa, qui abrite la plus grande statue de bouddha assis de Corée. En effet elle est même visible depuis la ligne de chemin de fer la plus proche, et c’est parfois la première vue de Busan des personnes qui arrivent en train.
Notre guide nous fait part de l’histoire de ce temple, qui a vu son budget augmenter considérablement quand une riche femme d’affaires lui a légué sa fortune à sa mort. On peut entrer à l’intérieur du temple, mais une cérémonie est en préparation et on ne s’attarde pas, de toute façon c’est surtout la statue géante et la vue depuis son promontoire qui accapare la plupart de l’attention du lieu.
On termine la journée tranquillement, pas besoin de ressortir pour trouver à manger, notre frigo est toujours plein des restes du cours de la veille !
Quatrième jour
Gamcheon
Ce village est un ancien bidonville au sud de Busan, il avait été créé pendant la guerre de Corée avec des réfugiés qui ont construit des maisons de fortune. Même après la fin de la guerre, c'était toujours une zone très pauvre, le gouvernement a donc décidé de tout rénover en 2007. Il a fait appel à des artistes pour le transformer en village culturel. Ce village est un incontournable de Busan avec ses petites maisons colorées et ses fresques murales.
On est arrivé en bus et on a commencé à se balader dans les rues du village à la recherche d'un café. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, ça n'a pas été si facile : les cafés ouvrant plus tard. C’est un des lieux les plus visités de Corée, donc on avait peur que ce soit bondé, mais c'était assez raisonnable étant donné que les gens sont surtout là où il y a des points de vue où prendre des photos bien instagramables. On trouve justement un café près d'un spot avec une statue du Petit prince.
On décide de s'aventurer dans de plus petites ruelles et on tombe sur un immense escalier qui descend jusqu'en bas du village avec un nom spécifique : l'escalier pour voir les étoiles. Un clin d'œil au fait que les gens qui montaient ses escaliers immenses en étant chargés finissaient par voir des étoiles en arrivant.
Marché aux poissons de Jagalchi
Une fois le quartier suffisamment visité, on se dirige vers le relativement proche marché aux poissons. Les stands et l’atmosphère générale nous rappelle bien sûr celui de Séoul, bien que celui ci est légèrement plus petit.
Le fonctionnement pour manger y est le même, les poissonniers vendent leur ingrédients aux passants et des restaurants s’occupent de les cuisiner. ça tombe bien, il est déjà l’heure de déjeuner ! Comme on a déjà pu goûter aux fruits de mer de Séoul, cette fois on a un autre objectif en tête : tester les sashimis coréens, qui paraît-il ont une saveur et une texture différente de leurs plus célèbres homologues japonais. Il est aussi possible de commander directement aux restaurants, qui s’occupent de faire la liaison avec le marché situé à l’étage du dessous, c’est ce que nous faisons cette fois.
On nous sert donc du sashimi de poisson blanc (on a laissé nos hôtes gérer donc on n’est pas 100% sûr, mais sans doute de la sole ou un autre poisson plat), et effectivement ils nous surprennent surtout avec leur texture plus ferme que ce qu’on a l’habitude de manger, en tout cas en France. On verra dans la suite du voyage si on note une nouvelle différence au Japon. On discute un peu avec nos voisins de table, des américains d’origine coréenne. Ils nous expliquent qu’ils ont l’avantage de parler la langue mais ils sont vraiment là en tant que touristes puisqu’ils n’étaient même pas au courant des dates de Chuseok avant de venir. Ils nous recommandent d’aller à SpaLand, un complexe de relaxation à Busan.
Sans que l’on ait besoin de commander quoique ce soit, le repas se poursuit : à la manière du ragoût lorsqu’on mange un barbecue, ici la dégustation de sashimis se termine avec celle d’une petite soupe parfumée avec les restes du poisson. On ne s’y attendait pas, donc c’est une surprise agréable !
Plage de Gwangalli
Le marché aux poissons est logiquement situé proche du port, et donc du terminal de ferry de la ville. Il nous manque quelques informations sur les trajets que l’on veut faire dans les prochaines semaines (revenir de l’île de Jeju, aller au Japon, acheter un pass pour les trains japonais…) et on se dit qu’on trouvera des réponses là bas. On décide même de s’y rendre à pied, en se disant qu’on prendra un bus si la route nous paraît trop longue finalement. Sauf que l’itinéraire passe en fait dans une zone désertique de la ville, avec des constructions récentes mais inutilisées. Quand on s’aperçoit en plus que le terminal sur la carte n’est pas le bon, on abandonne le périple et on se réoriente vers la plage de Gwangalli, notre objectif pour la soirée.
Il y a un peu de monde sur la plage mais, comme on commence à s’y attendre, presque personne dans l’eau à l’exception de quelques touristes occidentaux. On veut suivre leur exemple, mais il faut reconnaître que la mer est assez froide, surtout que le soleil est en train de se coucher. En plus il nous semble avoir aperçu quelques poissons sauter en surface, ce qui nous décidera à mettre un terme à notre trempette. Malgré tout la lune (pleine, c’est chuseok !) nous offre un beau spectacle de fin de journée.
Comme on ne se lasse pas de notre vue sur la mer, on décide de ne pas trop s’éparpiller à chercher un vrai dîner et on prend un petit goûter dans un des cafés qui bordent la plage.
En rentrant il est toujours temps de reprendre un peu de ragoût, on va pas le laisser se perdre !