Arrivée à Sokcho
La ville est est située en bord de mer de l’Est (ou mer du Japon selon la rive d'où vous la regardez), et propose donc plusieurs spécialités culinaires en conséquence. Mais ce qui a d'abord attiré notre attention, c'est la proximité d'un des plus beaux parcs nationaux du pays : Seoraksan.
Comme on le disait dans l'article précédent, la météo annonçait pour bientôt des jours de pluie qui auraient rendue la randonnée un peu moins agréable. D'où notre plan de scinder le séjour à Séoul en deux, et de prendre le bus un aller-retour de trois jours.
Le trajet de 2h10 est similaire au bus emprunté depuis l'aéroport, confortable et ponctuel. On arrive donc prêts à en découdre, l'estomac presque à moitié rempli par des petits sachets de biscuits offerts par le dernier hôtel de Séoul.
La chambre n'est pas encore prête, mais nous sommes quand même bien accueillis par James, Coréen qui a vécu en Australie, et qui nous a bien conseillé sur les points d'intérêts de la ville de bord de mer.
On dépose nos sacs et on part en direction du marché de Sokcho ! Il ne nous déçoit pas ! Il y a beaucoup de poissons et fruits de mer vivants et surtout les spécialités de fritures de la région !
Grosse crevette frite + poulpe farci dans une omelette + patate douce et feuille frites + poulet frits sauce épicée sont au menu. On s’est un peu enflammé mais ça fera des restes pour ce soir. Comme il nous en faut toujours plus, on a la bonne idée d'aller manger sur la plage, et après un périple de presque une demi-heure qui nous fait passer par le petit village de pécheurs Abai, on trouve finalement notre bonheur sur une petite table de pique nique.
Cette fois bien rassasiés, on rentre à l'hôtel pour trouver notre chambre et reposer nos corps meurtris de voyageurs, puis on se dirige vers une autre plage recommandée par notre hôte avec la ferme intention de se baigner. Elle est peu fréquentée et personne ne se baigne (en tout cas sans t-shirt) mais il fait chaud et on a prévu les maillots. L'eau est rafraîchissante et transparente !
Après avoir profité du coucher de soleil et de l'allumage des éclairages anti-espions (la frontière nord n'est pas très loin) à l'horizon, on s'arrête dans un convenient store acheter des “chips” locales (goût poulpe) et une canette de soda à la pêche pour accompagner les restes du midi.
Seoraksan et Ulsanbawi
C'est le jour où on sort les affaires de rando ! On a repéré vaguement des tracés car le parc semble bien aménagé, et le bus à prendre pour y arriver. Nous sommes fins prêts, ou du moins on le croyait en mangeant nos tartines de pain de mie grillées avec de la confiture de fraise.
Pour ce premier jour, on a prévu le chemin le plus long parmi les deux plus populaires du parc : l’ascension jusqu'à Ulsanbawi, ou le rocher de la montagne Ul en français. L'itinéraire prévu est assez court, mais doit nous prendre un peu plus de 2h avec un dénivelé important.
On est tout de suite accueilli par une statue de bouddha géante, puis on commence la marche tranquillement en longeant un lit de rivière presque à sec et la forêt.
La visite du temple bouddhiste de Sinheungsa vaut bien de rallonger le temps de randonnée, d'autant plus que c'était aussi l'heure de nourrir la famille de lapin qu'il abrite.
On continue notre chemin jusqu'à Heundelbawi, où une grotte a été aménagée en temple par un moine il y a bien longtemps (on a oublié la date exacte).
La majeure partie du chemin est parcourue en terme de distance, mais on sait qu'il nous reste la partie à flanc de montagne, les choses sérieuses commencent.
Cette dernière portion alterne entre escaliers en métal et marches de pierre et de bois, et si le climat n'est pas particulièrement ensoleillé il fait chaud sous nos casquettes. Le paysage vaut largement cette peine, que ce soit pour ses quelques vues dégagées ou même son ambiance de pinède.
On entame le sprint final de moins d’1km, où les escaliers sont directement fixés dans la roche au milieu des nuages. La grimpette est tellement pentue que l’espoir de passer au dessus de la brume et d'avoir une vue magnifique nous donne la force d'atteindre le sommet malgré les supplications de nos estomacs.
À l'arrivée, pas de miracle, nous sommes en plein cœur du brouillard, mais on peut prendre notre repas de kimbap et onigiri du 7-eleven en compagnie du chat qui trône sur ces hauteurs, satisfaits de l'exploit accompli.
La descente n’est pas moins sportive, puisqu'il s'agit du même trajet en sens inverse, on finit par arriver en bas à plus de 16h.
Le parc s'est vidé entre temps et la vue s'est dégagée, on décide d'utiliser nos dernières forces pour prendre le téléphérique qui grimpe à un pic voisin. En montant, le suspens se poursuit jusqu'à l'arrivée, les nuages passent et repassent. Finalement, une dernière ascension de marches nous attend pour obtenir cette vue tant espérée !
Retour à Sokcho pour un repos et un repas bien mérités ! On avait repéré la veille des restaurants qui servent une sorte de marmite de fruits de mer, parfaite pour conclure une journée de marche.
Pour accompagner ça, on commande aussi des Saint-Jacques, le serveur nous explique qu'elles ne sont pas compatibles avec la marmite sélectionnée alors on se rabat sur une autre recette au fromage cette fois, ça fait beaucoup mais on ne se laisse pas abattre 🤭
Seoraksan et cascade biryong
Cette deuxième journée de rando démarre comme la première, mais cette fois nous sommes un peu plus sur nos gardes.
Cet itinéraire est quand même notoirement plus facile que le précédent et on devrait arriver à la cascade, objectif du jour, sans trop d'encombres. On en profite même pour se rafraîchir dans le cours d'eau, invité à le faire par un randonneur coréen qui parle un peu français.
La cascade biryong, dont la légende raconte qu'elle était autrefois gardée par un dragon auquel il a fallu offrir le sacrifice d'une jeune fille pour qu'il sauve le village de la sécheresse, est effectivement plus facilement atteinte.
On est tellement sûr de nos forces qu'en voyant un escalier de métal comme on les aime avec l'indication d'une autre cascade à quelques centaines de mètres, on ne se dégonfle pas et on commence à le gravir avec entrain.
La leçon d'hier n'a pas encore été apprise, la pente est finalement tout aussi raide et on se demande même s'il n'est pas plus sage d'abandonner pour économiser nos jambes après seulement 5 jours de voyage.
Mais puisqu'on est arrivé là on ne va pas redescendre, et on arrive encore une fois à destination. Cette fois le temps est clair et on peut profiter d'une superbe vue sur la chaîne de montagne. “Parfois j’ai l'impression d'être au paradis” nous confie un randonneur, pourtant beaucoup plus aguerri que nous.
La descente encore une fois n’est que le chemin inverse, mais on l'apprécie différemment, notamment en traversant encore une fois un pont de singe aussi haut qu'imposant.
On retrouve donc l'entrée du parc et comme il est un peu tard pour déjeuner, on se laisse tenter par le stand snack. Les pommes de terres et le kimbap font très bien l'affaire et nous redonne la force d’aller se changer pour prendre la direction de la plage.
Après une baignade plus fraîche que la veille, on prend place dans un des petits boui-boui de bord de mer qui propose poissons et fruits de mer frais. La carte entièrement en Coréen donne un peu de fil à retordre aux applications de traduction, mais notre choix se porte finalement sur du poisson grillé.
On accompagne ça d'une petite bouteille du soju national, notre commande attire l'attention de notre voisin de table. Eddine commence à discuter avec lui de notre voyage, un petit vendeur ambulant de biscuits coréens apparaît de l'autre côté de la rue et notre nouvel ami nous en fait goûter plusieurs types ! Un chouette échange qui nous convainc d'en acheter nous-mêmes !
Retour sous la pluie
On ne s'était pas trompé, la pluie est bien au rendez-vous, et heureusement c'est le jour du retour.
On a quelques heures avant le départ du bus, donc on se dirige de nouveau vers le marché couvert, où on s'installe à table derrière un des stands, on commande une pancake au kimchi et un lot de pinces de crabes frites. On fait un dernier tour pour prendre une brioche blanche aux fruits secs, ainsi que deux fruits : une énorme pêche et une prune. On mange la brioche et on garde les fruits pour plus tard, il ne nous reste plus qu'à attendre le bus pour Séoul, où on a prévu de rester encore 4 nuits.
À bientôt pour la deuxième partie à Séoul !