Pourquoi ?
Généralement, les visiteurs de Jeju se contentent de rester dans cette partie Nord, en partie car les aéroports et ports maritimes sont présents ici, mais aussi car la ville principale de Jeju est reliée à de nombreux points d'intérêts de l'île. Jeju-si est aussi un lieu qui peut nous attirer avec sa gastronomie particulière, et sa culture ancestrale.
L'arrivée
On arrive donc du sud de l'île dans un des bus qui la traverse de part en part. Le réseau de transport n'est pas aussi performant que dans les zones urbaines du continent mais malgré tout on arrive à se déplacer moyennant un peu d'attente aux arrêts, et en plus il y a le wifi dans les bus, ce qui permet à Manue qui n’a pas de carte sim locale de se reconnecter avec le monde. Pendant le trajet on peut en profiter pour s'approcher du Hallasan, le volcan dont l'éruption a créé l'île il y a quelques millions d'années.
Plusieurs chemins de randonnées le parcourent, avec des niveaux de difficulté variés mais finalement on prend la décision de ne pas s'y promener, le temps nous manque et on préfère se tourner vers d'autres lieux à voir.
Quoiqu'il en soit on arrive à notre hôtel pour les prochains jours, il n'y a pas de personnel à l'accueil, comme c'est assez courant en Corée, mais les instructions et même les recommandations ne manquent pas !
Nouilles et mandus
En attendant l'heure officielle de l'enregistrement à l'hôtel, on essaye d'aller dans un restaurant recommandé justement, pour aller manger des kimbaps, un plat qu'on a beaucoup consommé dans les konbinis, mais pas tellement dans les restaurants. Pas de chance on arrive pile au début de la pause en début d'après-midi ! On ne se laisse pas abattre et on trouve des nouilles et des raviolis dans un petit resto, on est un peu déçu de ne pas goûter à la recette de nouilles de l'été, qui n'est plus servie, ni à la recette d'hiver, qui ne l'est pas encore.
Le musée d'histoire
On a encore quelques heures à tuer avant de prendre possession de notre chambre, alors quand on passe devant le musée d'histoire de l'île on prend deux billets. Les expositions relatent le début des civilisations sur l'île, avec notamment la culture tanma qui a précédé la coréenne.
Cet héritage n'est pas oublié par l'administration en place, car justement on a repéré sur internet qu'un festival culturel va prendre place chaque soir pendant notre séjour ! Bonne nouvelle, ce n'est pas très loin de l'hôtel et c'est carrément juxtaposé à un marché de street-food, le plan pour la soirée est tout trouvé.
Marché de nuit et festival
Pour arriver au marché, on passe par une zone couverte un peu déserte, car plutôt active en journée, puis on tombe finalement sur les stands nocturnes, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'on n’est pas déçu ! Dans une ambiance très festive on y trouve une grande variété de plats à emporter, du barbecue aux desserts en passant par l'incontournable poulet frit ; on ne sait plus par où commencer.
On va déjà aller voir ce que donne le festival puis on avisera pour le repas. Comme prévu une scène est montée sur une place et on a accès à un programme en anglais grâce auquel on comprend mieux l'organisation des célébrations. Sur cette scène principale se jouent au moment où nous y sommes des représentations culturelles de plusieurs pays environnants, et du Brésil. On peut donc assister à des dances et musiques coréennes, qu'on reconnaît car on les a vu précédemment à Gyeongju, mais aussi chinoises et japonaises.
Bon, on s’est bien enrichi culturellement, maintenant il est temps de prendre soin de nos estomacs. On se laisse guider par notre instinct grégaire et on commence par un stand de fruits de mer grillés qui attire beaucoup de monde, grâce à leur stratégie marketing très énergique.
On repart avec un demi homard, c'est très bon comme attendu mais peut-être un peu cher pour la quantité. Qu'à cela ne tienne on accompagne ça d'un poulet frit avec une sauce à la mandarine locale et un jus d’orange justement.
Les deux sont incroyables surtout le poulet qui se marie très bien avec la sauce au goût d'agrume. On a encore un peu de place donc on ajoute un roulé au porc et au chou, hyper savoureux.
Ah et bien sûr, il y a même des desserts
Premier jour
Pour cette nouvelle journée, on a prévu de visiter le nord est de l'île avec deux sites très prometteurs : Seongsan ichulbong et Udo. Pour démarrer, on va chercher un café dans une boutique entièrement automatisée, pas évident de se repérer dans les étapes comme toutes les instructions sont en coréen, mais on finit par avoir un résultat satisfaisant !
Seongsan Ichulbong
L’accès à cette curiosité géologique se fait facilement en bus depuis la ville, en plus le trajet suit la côte donc on profite du paysage. Cette cuvette dont le nom peut se traduire par “Pic du soleil levant du mont Seong” a été formée par un volcan il y a environ 5000 ans, autant dire que c’est un bébé à l’échelle des temps géologiques. La formation rocheuse est circulaire avec des falaises très abruptes, qui débouche non pas sur un sommet classique mais un cratère en forme de cuvette rempli de végétation. Aujourd’hui c’est une attraction touristique assez prisée donc tout est prêt à recevoir du monde, on achète son billet sur un parking de belle taille (avec deux toilettes publiques prêtes à accueillir tout le monde, on est bien en Corée) puis on entre dans la zone du parc proprement dit. Il est possible de monter à cheval pour un petit aller retour dans la prairie légèrement en pente à la base du volcan, on se rendra compte plus tard que c’est une activité qui revient souvent dans ces environnements.
Vient ensuite l’ascension, elle aussi, bien aménagée via des escaliers en bois, ce ne sont pas nos premiers lors de ce voyage, mais il faut reconnaître que la pente est raide. On monte donc progressivement, ce qui nous permet au passage d’admirer une superbe vue sur l’île d’un côté, puis sur la mer de l’autre.
On arrive finalement au sommet, où on peut prendre la photo de rigueur et s’hydrater un peu en face de cette cuvette qui forme un panorama original.
Les escaliers pour descendre ne sont pas les mêmes que ceux pour monter, ce qui est appréciable car tout le monde circule dans le même sens. On progresse plus facilement dans cette direction, qui nous dévoile quelques nouveaux points de vue en hauteur.
Au pied du volcan il est possible de faire un petit tour de la plage, on repère une nouvelle Haenyeo qui vend sa pêche aux visiteurs comme à la cascade de Seogwipo, mais on ne se laissera pas tenter cette fois, d’autant qu’il faut qu’on reprenne la route pour notre deuxième visite de la journée.
Udo
L’île Udo (U - vache, do - île, littéralement l’île vache) tient son nom de sa forme qui rappelle une silhouette bovine. On peut l’atteindre depuis le littoral avec un ferry qui part régulièrement. Par chance on a tout juste le temps d’acheter des tickets aller-retours que l’embarquement en cours se termine et notre bateau part avec nous comme derniers voyageurs. La traversée est rapide mais la mer est très mouvementée, et il n’y a pas de place assise pour tout le monde donc il faut bien se tenir aux balustrades et autres piliers. Rapidement on se rend compte que les touristes coréens ont anticipé la présence d’une escorte aérienne de mouettes qui volent autour du ferry, plusieurs personnes ont acheté des chips parfum crevette et s’amusent à les jeter aux oiseaux, ou même à se les faire becqueter directement dans la main ! Le spectacle des mouettes qui luttent contre le vent pour arracher un morceau de chips est un divertissement qui fait sourire tout le monde à bord.
A l’arrivée, l’heure de déjeuner est déjà un peu passée et on commence par rentrer dans un restaurant de galbi (viande grillée) pour un repas peut-être un peu trop énorme. Comme on l’a déjà expérimenté à Séoul, on mange d’abord les légumes et la viande, et on peut demander de faire cuire le riz dans le reste de sauce ensuite. Cette deuxième étape est réalisée par une petite performance des serveurs qui retracent la création de l’île de Jeju par le volcan Hallasan en sculptant le riz en même temps qu’ils le font cuire (avec un ajout de fromage conséquent). Celui qui s’en occupe pour nous s’excuse à l’avance de ses capacités en anglais, mais au final il se débrouille bien et ce n’est pas aussi gênant qu’on pourrait le penser.
On peut finalement commencer notre tour de l’île, après avoir loué un nouveau tandem maintenant qu’on le maîtrise et on prend la route qui suit la côte. Le paysage est super, l’atmosphère est détendue et on profite bien de la balade. Udo est connue pour ses cacahuètes, et on s’arrête dans un des nombreux magasins de glace qui servent ce parfum. Le propriétaire est très sympa, il remarque qu’Eddine est beau gosse et nous explique qu’il fait des glaces depuis des années, avec spécifiquement les cacahuètes de l’île. On n’est pas déçus par le goût de la glace non plus, qu’on déguste face à la mer.
Malheureusement il ne faut pas non plus trop se relâcher, les derniers ferries partent avec le coucher du soleil, qui arrive relativement tôt sous ces latitudes. Pas question néanmoins de quitter l’île sans au moins mettre les pieds dans l’eau, qui est plutôt chaude !
On n’a pas de coucher de soleil très coloré, mais on patiente sur cette plage quelques instants le temps que la luminosité diminue, la vie est belle.
Il est temps de reprendre les transports maritimes et routiers pour rejoindre l’hôtel avant de ressortir ce soir.
Retour au festival
Pour cette soirée on retourne au festival avec en tête d’assister à un représentation qu’on a notée sur le programme “la grand-mère de Jeju”. Elle se déroule à la fois sur le bord d’un canal et à la fois au dessus et même dans l’eau, c’est un spectacle qui mélange danse traditionnelle, chant, acrobaties, sons et lumières avec pas mal d’acteurs. La trame narrative nous échappe en partie car on n’est pas arrivé beaucoup plus loin que “bonjour”, “merci” ou “le journal de la fourmi” sur Duolingo mais elle n’est pas nécessaire pour apprécier ce qui se passe.
Après ça on a enfin l’occasion de tester les fameux hot-dogs coréens, frits (pour changer) et plantés sur un pic.
Ensuite on profite des décorations pour faire un shooting photo et l’heure de rentrer dormir sonne après une journée bien remplie.
Deuxième jour
Parmi les choses à voir qu’on a retenues, il nous reste une plage et une grotte volcanique creusée par la lave. On a tenu un rythme assez soutenu ces derniers jours et on ne se lève pas assez tôt pour que la double visite ne se fasse pas dans l’urgence. On décide de lever le pied, prendre un petit déj, aller à la plage et profiter d’une dernière journée de calme avant d’entamer le voyage pour quitter le pays !
Woljeongri
Après un petit-déjeuner très savoureux dans une boulangerie de la ville, on se rend à la plage Woljeongri.
Ceux qui ont pris des notes précises de ce carnet de bord doivent avoir remarqué qu’on a déjà fait mention de ce nom auparavant, en effet woljeong est un mot qui désigne le reflet de la lune en coréen, et c’est la troisième fois qu’il donne son nom à des lieux qu’on a visité : un pont à Andong et un autre à Gyeongju. Cette fois c’est donc la plage du reflet de la lune qui nous accueille, c’est une grande étendue de sable blanc, à l’eau peu profonde et très claire. Un détail insolite agrémente le paysage : des éoliennes sont disposées le long de la côte.
Cette fois on se baigne entièrement, il y a très peu de monde qui en fait autant sur la plage, mais les températures de l’eau et de l’air sont tout à fait correctes. Comme à Busan, on est surpris par des poissons qui sautent haut hors de l’eau ! Ils ne nagent pas proches de nous, mais on commençaient à avoir un peu froid de toute façon, on va plutôt se faire sécher au soleil.
Comme on a mangé à des heures un peu irrégulières on décide de prendre un goûter dans un café plutôt qu’un vrai repas qui nous couperait la faim au moment du dîner. En plus on peut dire que le cadre est agréable !
Le barbecue de porc noir
On peut rentrer tranquillement, faire nos sacs pour le départ du lendemain et se préparer pour aller dîner une des spécialités de l’île que l’on a pas encore rencontrée, le barbecue de porc noir. Il s’agit d’un animal représentatif de Jeju qui aurait une saveur toute particulière. Pour l’anecdote ces cochons étaient nourris avec les excréments humains jusqu’aux années 60, mais depuis ils sont élevés dans des conditions plus conventionnelles, enfin on espère. L’hôtel avait une recommandation de restaurant qui en sert pas très loin, c’était une bonne adresse, la viande était bonne et les propriétaires du resto très attentionnés, on mange encore jusqu’à explosion ventrale. C’est un bon dernier vrai repas pour terminer ce tour en Corée !
Demain il faudra prendre la route d’une ville où on restera une nuit avant de revenir à Busan pour embarquer sur le ferry qui nous emmènera à notre deuxième destination : le Japon !